Achille Nebout et Gildas Mahé prendront le départ de cette course particulièrement exigeante dimanche. Au départ et à l’arrivée de Caen, elle promet 1 000 milles (1852 km) d’une lutte acharnée pour les places d’honneur. Deux ans après avoir dû abandonner, le duo d’Amarris est bien décidé à offrir un meilleur visage face à une concurrence relevée.
Ce n’est plus qu’un lointain souvenir. Il y a deux ans, lors de la dernière édition de la CIC Normandy Channel Race, Achille Nebout et Gildas Mahé bataillaient aux avant-postes. Mais après avoir percuté une bouée métallique en pleine nuit à proximité de l’île de Wight, ils avaient décidé d’abandonner. « C’est la première fois que j’abandonne une course, il y a beaucoup de frustration », expliquait alors Achille. Mais cette décision sage – « en bon marin » d’après le skipper – a été suivie par de sacrés performances. Un peu plus tard, Achille et Gildas montaient sur le podium des Sables – Horta – Les Sables (3e), de la Transat Jacques Vabre (2e) avant de remporter en 2024 la Transat Québec St-Malo et la Med Max Occitanie – Saidia Resorts.
« On a, je pense, déjà marqué les esprits »
Deux ans après leur abandon lors de la course normande, c’est donc avec un nouveau statut qu’Achille et Gildas se présentent sur la ligne de départ à Caen. Tous les voyants sont au vert avant le départ de ce premier grand rendez-vous de la saison. Il y a quinze jours, Achille et Gildas terminaient 3e du Spi Ouest France après avoir longtemps mené la course. « En termes de vitesse, de performance, de maîtrise du bateau, on a, je pense, déjà marqué les esprits », souligne l’Héraultais. Cette première course a permis de démontrer que le Class40 Amarris « avait franchi un nouveau cap ». « Les modifications réalisées pendant le chantier d’hiver semblent porter leurs fruits. Nous sommes plus rapides, notamment au près. On a gagné 5° d’angle de remontée au vent sans perdre en vitesse, ce qui est vraiment génial ! ».
Un travail d’autant plus précieux que le niveau global de la flotte est toujours aussi élevé. En plus des nouveaux bateaux présents, il faut également composer avec l’évolution d’Amarris, le Lift V3, mené par Corentin Douguet et Axel Tréhin. « Quand l’évolution de ton bateau est mise à l’eau après 4 ans de réflexion et conception par les architectes, il y a forcément de l’appréhension à savoir si tu es toujours dans le coup, reconnaît Achille avec lucidité. Mais pour l’instant, il semble que ce soit toujours le cas, et on va bosser fort pour que ça le reste ! ». Mieux, la concurrence exacerbée cette année permet de rester sous pression. « Ça nous booste pour toute la saison ».
« Nous avons envie de livrer une belle copie »
Et le premier grand test aura donc lieu en Manche au fil d’une course particulièrement exigeante. Les skippers auront 1000 milles à parcourir (1852 kilomètres) en passant notamment par l’île de Wight, la pointe anglaise de Land’s End, le phare de Tuskar, le mythique rocher du Fastnet et les îles anglo-normandes, avant de revenir à Caen, départ et arrivée de cette course hors-norme. « Il s’agit d’un parcours très technique avec des effets de sites marqués, du courant fort, une mer hachée, du traffic… C’est comme une grande étape de Solitaire du Figaro pendant cinq jours avec une intensité rare ».
Le plateau, très relevé, promet également une sacrée bataille. Chez Achille et Gildas, l’objectif est clair : « on vient avec un esprit de revanche après notre mésaventure d’il y a deux ans. Nous avons envie de livrer une belle copie, d’aller au bout et de réussir une belle performance ». Le ton est donné avant le grand départ, à 14 heures dimanche depuis la baie de Ouistreham.
Les mots de Claude Robin, Président, fondateur du Groupe Amarris :
« Nous sommes ravis de voir Achille et Gildas reprendre la mer ensemble pour cette CIC Normandy Channel Race, une course au large qui demande autant d’engagement que de finesse. Leur belle 3e place au SPI Ouest France montre que le duo est en grande forme. Après une édition 2023 marquée par un abandon, cette course a un goût de revanche, et tout le groupe Amarris est derrière eux pour les pousser vers les sommets. Bon vent à tous les deux ! »
