Après le démâtage, « revenir plus fort »

Au fil de la CIC Normandy Channel Race, une des courses les plus disputées de la saison, le duo d’Amarris a su dès le départ s’insérer aux avant-postes. Mais leur marche en avant s’est brutalement arrêtée après un démâtage survenu ce mardi 27 mai, à 2h24 TU. Achille Nebout revient sur les circonstances d’une avarie qu’il juge « incompréhensible ». Surtout, il promet de tout faire avec l’équipe afin d’aborder le plus sereinement possible le grand rendez-vous de la saison, la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre).

L’entame de course. « On avait fait un super début de course avec Gildas. Les conditions étaient vraiment difficiles, on a eu très peu de répit depuis le départ. Nous avions fait peu d’erreurs et on bataillait aux premières positions, notamment avec Corentin Douguet et Axel Tréhin ainsi que Fabien Delahaye et Pierre Leboucher. On était dans le match et on se sentait à l’aise dans des conditions pourtant difficiles. On pensait vraiment avoir passé le plus dur… C’est vraiment rageant ! »

 

Les circonstances du démâtage. « Cette nuit, on a dû traverser un front avec plus de 30 nœuds de vent. Nous sommes restés sous J1, mis un ris dans la grand-voile et ça le faisait bien. Après le passage du front, on évoluait dans 18 nœuds de vent au près dans une mer courte. Dans une vague, ça a tapé et le mât est tombé d’un coup sur toute la longueur ! Moi j’étais en veille dehors alors que Gildas était en train de dormir. Même si ça s’est passé très vite, le mât est tombé plutôt en douceur. Et dans la foulée, on s’est affairé à sécuriser le bateau. »

 

Les raisons. « On a vite vu que c’était le loop d’étai de J1, en bas, qui avait cassé net. C’est ça qui a engendré le démâtage. C’est assez incompréhensible, on avait changé cet élément-là cet hiver. Il va falloir qu’on prenne le temps pour comprendre les circonstances de cette avarie. »

Les réparations. « Notre bateau est au port de Falmouth en Angleterre, dans l’attente de trouver une bonne fenêtre météo pour rentrer à Lorient. Il va falloir faire l’expertise puis gérer la logistique avec l’assurance. On va aussi tenter de contacter au plus vite les fournisseurs des différentes pièces à remplacer, ce qui nous permettra d’y voir plus clair pour la suite, notamment avec les délais. »

 

La suite de la saison. « C’est difficile de tirer des conclusions pour la suite de la saison si tôt. Mais il est clair que notre participation aux Sables-Horta semble compromise, tout comme celle à la Rolex Fastnet Race. Notre objectif, c’est de revenir plus fort et déterminés comme jamais à la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre). Il y a forcément beaucoup de déception pour l’équipe et les partenaires. Mais nous sommes contents que le bateau ait aussi peu de dégâts. On va surtout se mettre en ordre de marche pour laisser au plus vite cet épisode douloureux derrière nous ! »

 

Les mots de Claude Robin, PDG d’Amarris : C’est avec une grande déception que nous avons appris tôt ce matin le démâtage de notre Class40 Amarris, en course sur la Normandy Channel Race. L’essentiel est là : Achille et Gildas sont en sécurité, et rejoignent actuellement le port le plus proche. La voile reste un sport mécanique, exigeant, où l’imprévu fait partie du jeu. Le bateau avait pourtant été préparé avec le plus grand soin, mais malgré cela, les éléments en ont décidé autrement. Nous saluons le sang-froid et le professionnalisme d’Achille et Gildas, qui placent toujours la sécurité en priorité. Le reste, c’est du matériel. Nous sommes de tout cœur avec eux. Décidément, cette Normandy Channel ne nous épargne pas, après l’avarie de la dernière édition. Mais l’esprit de la course, c’est aussi cela : se relever, apprendre, et repartir.

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