Les Sables – Horta : Nebout et Mahé, la montée en puissance

En terminant 5e de la première étape, 2e de la seconde et 3e du général sur la Les Sables-Horta-Les Sables, plus longue course de la saison avant la Transat Jacques Vabre, Achille et Gildas ont poursuivi leur apprentissage express à bord du Class40 Amarris et démontré plus que jamais qu’il faudra compter sur eux lors de cette célèbre transatlantique dans quatre mois. Retour sur cette belle deuxième étape les ramenant de Horta aux Sables d’Olonne, où les deux hommes auront marqué les esprits par leur audace et leur motivation de tous les instants.

Une journée à bord est un concentré de vie, d’émotions, de choix et c’est sans doute ce qui rend la mer et la course au large aussi addictives. L’enthousiasme d’Achille Nebout et Gildas Mahé le démontrent à leur manière au moment de refaire le film des Sables-Horta. En terminant 2e cette nuit de la 2e étape aux Sables-d’Olonne et 3e du classement général, le duo n’a pas chômé et a tout donné. Achille savoure : « lors de ce type de courses avec plusieurs jours en mer, on a l’occasion de bien s’amariner, on doit s’employer sans compter mais on vit des moments magiques ».

Une option « engagée » et audacieuse

L’intensité est aussi liée au degré de compétitivité affiché par les skippers d’Amarris, notamment lors de la 2e étape. Dès le départ, Achille et Gildas parviennent à s’extirper de la flotte et à occuper les premières positions. Dans la soirée, déjà, plus aucun bateau n’est à vue. C’est l’heure des choix. « Nous avons décidé de nous engager dans une option au Nord de la route directe, confie l’Héraultais. Cela correspondait bien à notre bateau avec du vent au reaching mais aussi au fait que nous n’avions que deux spis (un s’étant cassé lors de la première étape) ».  Une option « assez engagée » que les deux hommes avaient étudiée avant même de s’élancer.

Pourtant, au petit matin, ils constatent qu’ils sont les seuls à l’avoir suivie avec Crosscall, un autre concurrent. « Nous étions un peu étonnés car pour nous, c’était l’option gagnante ». Logiquement, Achille et Gildas prennent donc la tête de la flotte. Filer à vive allure, en menant une course, en maîtrisant son option : il y a des petits bonheurs qui sont chers aux hommes de mer. « On a vécu de très bons moments de vitesse, de glisse… C’est toujours agréable quand on croit à une option, quand on s’y tient et que ça marche. »

« On a su rebondir »

Certes, le confort est toujours précaire à de telles allures et le trentenaire aime parler des courses comme « des rodéos incessants ». Surtout, il sait que « rien n’est jamais acquis jusqu’à la ligne d’arrivée ». Le scénario lui a donné raison puisque le duo s’est fait piéger au niveau de l’île de Sein. « Notre timing de passage était très défavorable par rapport au reste de la flotte. Nous avons buté dans le courant et très peu de vent ». L’avance avec le reste de la flotte a fondu mais les deux hommes n’ont rien lâché. « Malgré un gros coup au moral et un ascenseur émotionnel, on sait que tout peut basculer très vite alors on est restés concentrés jusqu’au bout et avons fait de notre mieux ». À l’arrivée, au cœur de la nuit aux Sables-d’Olonne, Amarris franchit la ligne à la 2e place, à 19 minutes des vainqueurs.

À l’arrivée, il y a le sentiment du travail bien fait. « On a su rebondir après notre abandon sur la CIC Normandy Channel Race et montrer qu’on savait bien faire avancer le bateau », se réjouit Achille.  En poussant encore un peu plus les performances du Class40, en faisant preuve d’audace en matière de stratégie, le duo s’affirme un peu plus, gagne en automatismes et en confiance. « C’est une très belle répétition avec la Transat Jacques Vabre qui sera un peu plus longue mais qui lui ressemblera en termes d’intensité ».

Désormais, le Class40 va être convoyé jusqu’à Lorient ce dimanche. Après quelques jours de navigations dédiées aux partenaires, le bateau sera sorti pour un chantier estival. « On a identifié quelques points de fragilité qu’on va s’évertuer à gommer ». Place ensuite à une coupure et des vacances bien méritées avant le retour à la compétition prévu en septembre prochain à la 40’ Malouine Lamotte à Saint-Malo, du 21 au 24 septembre prochain. Et la motivation et l’enthousiasme seront bien entendus au rendez-vous.

 

Claude Robin, fondateur et président du Groupe Amarris :

« Quel plaisir de voir Achille et Gildas retrouver le chemin du podium sur cette dernière course avant la Transat Jacques Vabre ! Ils ont fait preuve de combativité jusqu’à l’arrivée de nuit aux Sables, dans des conditions toujours aussi délicates et nous ont offert un scénario plein de suspens, avec une option osée prise dès le début de la course. Cette 3e place sur le podium est amplement méritée et de bon augure pour la suite de l’aventure Amarris en Class40 !« 

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