Québec Saint-Malo : Amarris, une semaine aux premières loges !

Avec Achille Nebout de retour en compétition, Gildas Mahé qui avait assuré en début de saison et Alan Roberts qui avait à cœur de tout donner, l’alchimie a très bien fonctionné. Depuis le départ il y a une semaine, le trio est resté aux avant-postes de la course sans discontinuer. Dans le ‘top 5’ lors de la remontée du Saint-Laurent, ils dominent pour l’instant les débats dans l’Atlantique Nord mais tout reste encore à faire.

Achille Nebout a de l’énergie à revendre. Ces derniers mois, il était resté à Lorient afin de profiter de sa famille, lui qui est tout jeune papa. De quoi garder des souvenirs plein la tête et revenir en compétition avec un surplus de motivation et de fraîcheur physique. En somme, Achille voulait en découdre, retrouver l’effervescence de la compétition et ça tombe bien, la Québec – Saint-Malo, course mythique, était de retour au calendrier.

 

« On a dû s’arracher les cheveux »

Dès le départ dimanche dernier, le skipper héraultais et ses deux équipiers, Gildas Mahé et Alan Roberts ont dû s’employer. Le skipper héraultais confirme : « avec des conditions globalement légères et très changeantes, du courant, des effets de sites, on a été servi ! Parfois, on a dû s’arracher les cheveux tant les fichiers ne reflétaient pas la réalité. Il y a parfois une part d’aléatoire ». La concentration était donc de mise pour rester aux avant-postes. Mais le trio en a fait preuve et ça a payé : depuis le début de la course, Amarris n’a jamais pointé au-delà de la 4e place.

Pourtant, les forces en présence sont fragiles, la domination toujours précaire, tant la lutte est acharnée en tête de course. « On est plus de dix bateaux dans un mouchoir de poche, ce qui est incroyable après tout ce qu’il s’est passé », s’enthousiasme Achille. Certes, Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli), un des favoris, a pris un temps une avance certaine mais son écart a fondu. « C’est génial et incroyable que les écarts soient aussi faibles après tout ce qu’il s’est passé ! »

« Alan est au top, super impliqué et très agréable »

Alors que tous continuent à progresser dans l’Atlantique Nord, le skipper d’Amarris assure « qu’une nouvelle course commence ». Il rappelle néanmoins que « la stratégie est compliquée » à cause « des modèles météos qui changent encore beaucoup ». « On essaie de suivre la création de phénomènes sur l’Atlantique nord mais pour l’instant rien n’est trop calé », expliquait-il ce samedi matin. L’objectif à bord ? « Se creuser les méninges pour trouver la bonne route ». « Dans les prochains jours, on sera au portant sous spi, précise Achille. Ça peut créer des écarts de trajectoire, ce que l’on commence à constater ».

Attentifs, sérieux et appliqués, les trois skippers d’Amarris ont rapidement trouvé leurs automatismes ensemble. « On fonctionne bien à bord, on arrive à rester rapide en toutes circonstances », atteste Achille. L’intégration d’Alan Roberts a été rapide et est déjà concluante. « Il est au top, super impliqué et très agréable. On a l’impression qu’on navigue depuis deux ans ensemble ! » Lorsque la course leur offre un peu de répit, les discussions vont bon train. Achille s’en amuse : « parmi les sujets légers qu’on a, on parle de politique française et anglaise (des législatives ont eu lieu aussi cette semaine au Royaume-Uni) ». Par ailleurs, un sujet ne fait pas l’unanimité, même s’il est beaucoup plus léger : le petit déjeuner anglais avec le porridge lyophilisé. « Gildas l’a goûté et l’a aimé mais ça a été un peu moins le cas pour moi », rigole Achille.

Parce qu’une course est aussi une aventure, il y a également eu des moments de grâce depuis le départ de Québec. Achille évoque « les paysages magnifiques du fleuve », « les couchers et levers de soleil incroyables », « le bateau qui glisse sur une mer parfaitement plate ». « C’est le calme et la plénitude totale, si loin de ce qui se passe à terre en ce moment », sourit le skipper. La flotte a progressé avec « un grand soleil » sur le Saint-Laurent jusqu’à « la brume glaciale » à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le mercure n’est pas très haut dans l’Atlantique Nord mais qu’importe : il faudra du sang-froid pour tirer son épingle du jeu jusqu’à l’arrivée.

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