Quinze jours après son démâtage lors de la CIC Normandy Channel Race, Achille Nebout est pleinement mobilisé. Alors qu’un mât est en construction, il se démène pour pouvoir assurer des moments privilégiés avec ses partenaires et disputera aussi plusieurs compétitions dans les semaines à venir. Son objectif n’a pas changé : être au rendez-vous de la course majeure de la saison, la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre), le dimanche 26 octobre prochain.
Ils n’avaient jamais connu ça. Ni Gildas Mahé, sur le circuit depuis des années, ni Achille Nebout depuis ses premières expériences en course au large en 2019. Les deux skippers, associés depuis les débuts d’Amarris en Class40, n’ont en effet jamais démâté. Mais ça, c’était avant l’avarie au cœur de la CIC Normandy Channel Race, le mardi 27 mai dernier, alors qu’ils occupaient les premières places de la course. Un choc avec une vague et le mât qui tombe d’un coup, les deux skippers abasourdis. Il en a fallu du sang-froid dans les heures et les jours qui ont suivi pour tenir bon et se remobiliser.
Un retour express à Lorient
Le démâtage, c’est la hantise de tous les marins, confie en effet Achille. Même si on sait que cela peut faire partie du jeu, ce n’est vraiment pas agréable, ça remet en question une grande partie de la suite de la saison ». Mais les deux marins, tout comme le partenaire Amarris, savent qu’il n’est pas question de s’apitoyer sur leur sort. Au contraire, rien ne doit être laissé au hasard dans la foulée d’une telle péripétie.
Dès que l’accident est survenu, le duo a sécurisé le bateau puis a fait route vers le port de Falmouth en Angleterre. Après seulement une poignée de jours d’attente, ils profitent d’une fenêtre météo favorable pour rentrer à Lorient. « On a confectionné un mât de fortune pour y installer une antenne VHF et on est rentré au moteur ». En l’espace de 40 heures, ils arrivaient au port de Lorient. « Ça nous a permis de rentrer tôt et de faciliter la suite ».
Un mât en construction pour septembre
Car l’objectif sportif n’a pas changé : être fin prêt pour être compétitif lors de la Transat Café L’Or, l’ex-Transat Jacques Vabre, à partir du 26 octobre. « Ce qui nous a semblé le plus pertinent, c’est de faire construire un nouveau mât ». Le fabricant, Axon, s’est engagé à le livrer en septembre prochain. « Ça nous permettra de nous préparer sereinement pour la transatlantique », assure Achille.
Sportivement, si Achille ne pourra pas participer à la Les Sables-Horta-Les Sables, il intégrera cependant un équipage pour la Rolex Fastnet Race en juillet prochain. Une belle opportunité pour Achille de garder la main en class40 et de découvrir cette course qui le fascine tant.
Dès vendredi, l’Héraultais participera au Bol d’or du Léman sous les couleurs de son fidèle partenaire Primeo Energie. « Il y a pas mal de challenges qu’on pourrait faire avec Gildas et qui nous permettront de rester actifs et motivés ». La course iconique disputée au lac Léman est la plus grande régate au monde en bassin fermé, créée en 1939, qui réunit chaque année des professionnels et amateurs sur un même parcours de 123km autour du lac.
Dans l’esprit d’Achille, il y a une vraie nécessité à garder la pression tout au long de la saison pour revenir plus fort à bord d’Amarris. Ce qui l’enthousiaste, c’est le fait que leur binôme est toujours aussi déterminé et soudé. « On a su bien gérer l’avarie, à la fois techniquement et émotionnellement. Il n’y a jamais eu de tension, on est sur la même longueur d’onde. Forcément, ce sera une motivation supplémentaire pour montrer à tout le monde qu’on sera dans le coup ». Rendez-vous en septembre donc à bord d’Amarris et d’ici là pour des défis maritimes qui s’annoncent palpitants !