Achille Nebout et Gildas Mahé, radiographie d’une saison en or !

En l’espace d’une saison, le duo a remporté la course majeure de l’année, la Transat Québec-Saint-Malo avec Alan Roberts cet été, puis la Med Max I Occitanie – Saïdia Resorts cet automne. Un peu plus tôt, Amarris se classait 4e de la Niji40. Retour sur une saison exceptionnelle pour Achille, jeune père de famille, pour le projet Amarris et pour tous ceux qui ont contribué à sa réussite.
La saison précédente s’était achevée avec de larges sourires et un petit goût d’inachevé. Certes, depuis que le projet Class 40 Amarris avait été lancé au début de l’année 2023, Achille Nebout, bien épaulé par Gildas Mahé et par une petite équipe dévouée, s’était tout de suite hissé parmi les meilleurs. Il y avait eu de belles promesses – la 1ère place à l’Armen Race, la 3e aux Sables-Horta puis la 2e place à la Transat Jacques Vabre – mais il manquait une victoire majeure, un succès qui ferait date. Et c’est avec cette motivation-là que l’équipe Amarris s’est projetée sur la saison 2024.
Un début de saison très intense

Le challenge était conséquent à plus d’un titre : il fallait trouver les ressources et les solutions pour faire encore mieux que l’an passé et s’adapter à un contexte particulier. Car Achille allait être papa pour la première fois et le début de saison était bien entendu adapté en conséquence. Ainsi, Gildas a pris les commandes d’Amarris au printemps avec Pep Costa et Tom Dolan pour une nouvelle course, la Transat Niji40 entre Belle-Ile-en-Mer et Marie-Galante. « C’était très stressant à vivre depuis la terre, peut-être plus qu’en mer », reconnaît Achille. L’équipage est victime d’une avarie (la casse de l’accroche de la drisse de grand-voile) mais il tient bon, s’accroche et va au bout en arrachant la 4e place. « C’est une avarie mineure qui a eu un impact majeur sur le résultat », décrypte Gildas.

Quelques jours plus tôt, Achille devient papa d’une petite fille, « un changement de vie génial ». De son côté, le co-skipper d’Amarris s’élance dans un long convoyage depuis les Antilles jusqu’en Nouvelle Écosse avant de remonter le fleuve Saint-Laurent. « Ça m’a permis de naviguer là où on ne va jamais », sourit Gildas. Il évoque « le changement brutal de température en sortant du Gulf Stream », le regard des pêcheurs de homards ou encore l’arrivée au Québec où vit son fils… Le périple se passe sans heurt. La suite, ce sont les retrouvailles entre Achille, Gildas et le bateau. « Ça faisait deux mois que je le suivais via un tracker tous les jours, confie Achille. C’était très fort de se retrouver et de constater que le bateau était en super état ».

La Québec Saint-Malo, un mythe et « beaucoup d’émotions »

Achille a soif de challenges, de courses et aspire à tout donner. « Son break lui a permis de prendre du recul, de voir les choses différemment et ça le pousse encore plus à faire les bons choix », assure Gildas. Le duo, associé à Alan Roberts, fait des étincelles. Il résiste aux pièges du Saint-Laurent, reste dans le rythme des équipages de tête avant de devoir composer avec la casse de son safran tribord. « Il fallait changer le safran de position en pleine mer, c’était très délicat mais Alan nous a convaincu d’essayer ».

Et ça marche : non seulement le bateau continue à progresser mais il tient la dragée haute aux autres au point de s’imposer. Amarris remporte donc la course la plus prestigieuse de la saison et surtout son premier grand succès depuis que le projet existe. « On gagne malgré la casse du safran, c’est forcément beaucoup d’émotions », se souvient Achille. Sur le quai, il y a Claude Robin, président et fondateur d’Amarris Groupe : « c’était très fort de voir le bateau s’imposer et vivre cette première victoire majeure ».

« Les victoires restent toujours gravées » (Achille)

De l’émotion, il y en aura encore une poignée de semaines plus tard, en Méditerranée cette fois. Kito de Pavant, ami de la famille Nebout de longue date, a rassemblé une belle flotte de Class40 pour la toute nouvelle Med Max I Occitanie – Saïdia Resorts. Le rendez-vous est pris à Port Camargue, à quelques encablures de là où Achille a tiré ses premiers bords. Il y a du soleil et des curieux par milliers sur les pontons et en baie d’Aigues-Mortes où a lieu le départ. « Ça montre qu’il y a une culture de la course au large dans le Sud aussi, et un manque ! », sourit Achille. « Je crois que je n’ai jamais vu autant de monde lors d’un départ », ajoute Gildas Mahé. La course est engagée, le panorama somptueux et puis le duo d’Amarris réussit une option météo décisive, au large des côtes espagnoles, qui scelle leur victoire.  Achille et Gilles s’offrent une arrivée triomphale au petit matin à Saïdia au Maroc. Ils exultent.

 

« Les victoires ne sont jamais les mêmes, poursuit Achille. Elles sont rares, précieuses et restent toujours gravées ». Rompu à l’exigence du haut niveau, l’Héraultais sait que rien n’est plus difficile que de s’imposer dans cette classe où le suspense est total. Alors il faut profiter – « je me souviendrais de cette saison toute ma vie » -, apprécier « le travail formidable de toute l’équipe » et la capacité à « concilier la vie personnelle avec le volet sportif ».

« Il y a de la fierté à se confronter aux meilleurs et réaliser une si belle saison, abonde Claude Robin. Nous sommes très contents de la façon dont Achille et Gildas abordent les courses et s’emploient en permanence à trouver des solutions pour gagner. » En plus des prestations sportives, il y a aussi la capacité à faire vivre le projet. Dans ce cadre, plus d’une centaine de collaborateurs d’Amarris et de clients sont montés à bord et ont pu participer à des navigations cette année. « C’est un partenariat qui n’est pas théorique mais qui est concret, poursuit Claude. D’ailleurs pour nous, Achille et Gildas font partie de l’équipe ! » 
Avec la Transat Jacques Vabre 2025 en ligne de mire

 

Le sport est ainsi fait qu’il faut déjà se projeter et réfléchir à la saison prochaine. « Le plus dur ce n’est pas d’être premier mais d’y rester » abonde Achille. Un chantier va être engagé dans les prochains jours afin de « rester performant, polyvalent et gagner en vitesse à certaines allures ». « Le bateau peut s’améliorer et nous aussi, poursuit Gildas. En matière de choix, de façons de faire, on peut encore progresser. »

 

L’année prochaine débutera avec la CIC Normandy Channel Race puis Les Sables -Horta – Les Sables, une course qu’Achille « avait adorée ». La 2e étape se déroulera en solitaire et ce sera la première fois que l’Héraultais sera seul en compétition à bord d’Amarris. Ensuite, place à deux rendez-vous majeurs : la mythique Rolex Fastnet Race cet été puis la Transat Jacques Vabre « où l’on espère faire mieux que la dernière fois ». Une volonté et un engagement commun dans l’équipe d’Amarris, bien décidée à tout faire pour réaliser une nouvelle saison en or.

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