Le challenge était conséquent à plus d’un titre : il fallait trouver les ressources et les solutions pour faire encore mieux que l’an passé et s’adapter à un contexte particulier. Car Achille allait être papa pour la première fois et le début de saison était bien entendu adapté en conséquence. Ainsi, Gildas a pris les commandes d’Amarris au printemps avec Pep Costa et Tom Dolan pour une nouvelle course, la Transat Niji40 entre Belle-Ile-en-Mer et Marie-Galante. « C’était très stressant à vivre depuis la terre, peut-être plus qu’en mer », reconnaît Achille. L’équipage est victime d’une avarie (la casse de l’accroche de la drisse de grand-voile) mais il tient bon, s’accroche et va au bout en arrachant la 4e place. « C’est une avarie mineure qui a eu un impact majeur sur le résultat », décrypte Gildas.
La Québec Saint-Malo, un mythe et « beaucoup d’émotions »
Achille a soif de challenges, de courses et aspire à tout donner. « Son break lui a permis de prendre du recul, de voir les choses différemment et ça le pousse encore plus à faire les bons choix », assure Gildas. Le duo, associé à Alan Roberts, fait des étincelles. Il résiste aux pièges du Saint-Laurent, reste dans le rythme des équipages de tête avant de devoir composer avec la casse de son safran tribord. « Il fallait changer le safran de position en pleine mer, c’était très délicat mais Alan nous a convaincu d’essayer ».
Et ça marche : non seulement le bateau continue à progresser mais il tient la dragée haute aux autres au point de s’imposer. Amarris remporte donc la course la plus prestigieuse de la saison et surtout son premier grand succès depuis que le projet existe. « On gagne malgré la casse du safran, c’est forcément beaucoup d’émotions », se souvient Achille. Sur le quai, il y a Claude Robin, président et fondateur d’Amarris Groupe : « c’était très fort de voir le bateau s’imposer et vivre cette première victoire majeure ».
« Les victoires restent toujours gravées » (Achille)
« Les victoires ne sont jamais les mêmes, poursuit Achille. Elles sont rares, précieuses et restent toujours gravées ». Rompu à l’exigence du haut niveau, l’Héraultais sait que rien n’est plus difficile que de s’imposer dans cette classe où le suspense est total. Alors il faut profiter – « je me souviendrais de cette saison toute ma vie » -, apprécier « le travail formidable de toute l’équipe » et la capacité à « concilier la vie personnelle avec le volet sportif ».
Le sport est ainsi fait qu’il faut déjà se projeter et réfléchir à la saison prochaine. « Le plus dur ce n’est pas d’être premier mais d’y rester » abonde Achille. Un chantier va être engagé dans les prochains jours afin de « rester performant, polyvalent et gagner en vitesse à certaines allures ». « Le bateau peut s’améliorer et nous aussi, poursuit Gildas. En matière de choix, de façons de faire, on peut encore progresser. »
L’année prochaine débutera avec la CIC Normandy Channel Race puis Les Sables -Horta – Les Sables, une course qu’Achille « avait adorée ». La 2e étape se déroulera en solitaire et ce sera la première fois que l’Héraultais sera seul en compétition à bord d’Amarris. Ensuite, place à deux rendez-vous majeurs : la mythique Rolex Fastnet Race cet été puis la Transat Jacques Vabre « où l’on espère faire mieux que la dernière fois ». Une volonté et un engagement commun dans l’équipe d’Amarris, bien décidée à tout faire pour réaliser une nouvelle saison en or.